Qui est vraiment Pierre Jouvet, nouvelle figure du PS

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Le porte-parole du Parti socialiste, Pierre Jouvet.

Roi de la négo

A 35 ans, Pierre Jouvet, issu d’un parti qui vit peut-être ses dernières heures sous sa forme actuelle, incarne une nouvelle ­génération socialiste. Il y a encore quinze jours, il était inconnu du grand public. Il a largement rectifié le tir lors des récentes et interminables négociations avec La France insoumise (LFI) pour accoucher d’un large rassemblement de la gauche aux élections législatives, baptisé Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes). Mandaté négociateur en chef par le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, son visage s’est incrusté dans les médias. Une soudaine notoriété qui pourrait le servir : il est lui-même candidat à la députation, chez lui, dans la Drôme.

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Déçu par Hollande

Il prend sa carte du PS le 22 avril 2002, au ­lendemain de l’élimination de Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle. Puis il est ­responsable de la mobilisation des jeunes lors de la campagne présidentielle de 2012. Il rompt avec le hollandisme en fin de quinquennat, au moment du débat sur la déchéance de nationalité. « Le 21 avril 2016, je suis invité à déjeuner à l’Elysée. Je dis deux choses au président : je ne suis pas certain qu’il faille laisser prospérer Emmanuel Macron. Il me répond : “Vous êtes jaloux.” Je lui dis aussi que la déchéance de nationalité sera une blessure ­irréparable entre le PS et le peuple de gauche. Il m’a répondu : “Ce n’est pas toi qui as marché sur des cadavres au Bataclan.” » Depuis, aux côtés d’Oliver Faure, il veut tourner la page des éléphants.

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Fluctuant avec le macronisme

Lors des élections législatives de 2017, on lui reproche un tract de campagne sur lequel il s’affiche, en photo, avec Emmanuel Macron. La mise en scène d’une compatibilité dont il reconnaît la faute. « J’étais candidat PS contre Emmanuel Macron. J’avais fixé des lignes rouges. Mais j’avais dit que je ne serai pas un candidat d’opposition bête et méchant. Je pensais que c’était le nouveau Mendès-France. En fait, c’était le nouveau Giscard qui s’est vite transformé en nouveau Sarkozy. » Il est éliminé au premier tour. Cette fois, c’est clair : il se présente sous la bannière de la Nupes.

Figure du futur

Diplômé de Sciences Po Lyon, maire de Saint-Vallier (4 000 habitants), conseiller général de la Drôme, il commence sa carrière aux côtés de Didier Guillaume, sénateur et président du groupe socialiste. Il devient son directeur de cabinet à la présidence du conseil général. En 2018, il s’engage dans la reconstruction du parti avec Olivier Faure, nouvellement élu premier secrétaire. Pierre Jouvet est alors nommé secrétaire national au développement et à la structuration du parti. Avant de prendre du galon. Il est désormais porte-parole et secrétaire national chargé des élections. Avec un incontestable franc-parler : « Nous sommes ­tellement devenus des sociaux-­démocrates que nous sommes devenus chiants. »



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