
Avec leurs sacs à dos isothermes roses, on les confondrait volontiers avec des livreurs de repas. Les coursiers de la société Livmed’s ne sonnent cependant pas à la porte pour délivrer de bons petits plats mais des médicaments. Se soigner sans bouger de chez soi ? Depuis la pandémie de Covid-19, la livraison rapide à domicile de traitements pharmaceutiques gagne du terrain en France. De plus en plus de start-up, à l’instar de Livmed’s, MyMediks, Pharmao ou encore Phacil se pressent sur ce marché en plein essor.
Avec plus de 1 000 pharmacies déjà utilisatrices de sa plate-forme, et « environ 2 000 en attente de l’ouverture du service dans leurs villes » selon son fondateur, l’azuréen Livmed’s est l’une des têtes d’affiche du marché. Débarquée à Nice fin 2020, la jeune pousse créée par Talel Hakimi propose aujourd’hui la livraison de médicaments dans 200 villes de l’Hexagone, et enregistre plus de 500 commandes chaque jour.
« Nos utilisateurs sont principalement des jeunes parents, mais nous avons aussi des personnes à mobilité réduite et des aidants. Un expatrié au Canada passe ainsi régulièrement commande pour faire livrer les traitements à sa mère en France », détaille l’ancien courtier en assurance.
« L’usage s’est démocratisé dans la population »
Le principe est calqué sur celui de la livraison rapide de repas : les clients sélectionnent dans l’application la pharmacie partenaire la plus proche de chez eux, passent commande de leurs produits – pour les médicaments sur prescription, l’ordonnance numérique et la carte vitale doivent être scannées –, puis règlent leurs achats ou le reste à charge, auxquels s’ajoutent des frais de livraison. Les plates-formes se rémunèrent par le biais d’une commission sur le prix de la livraison.
Pour garantir la confidentialité des données de santé, les informations sont cryptées de bout en bout et stockées chez des hébergeurs agréés. « De la même manière, les commandes préparées par les pharmacies sont livrées dans des sacs opaques et scellés », explique Nicolas Schweitzer, cofondateur de Pharmao, qui assure effectuer plus de 500 livraisons quotidiennes.
L’arrivée dans le jeu des mutuelles, qui pourraient prendre en charge les frais de livraison sous certaines conditions, devrait donner un coup d’accélérateur
Ce service n’est pas nouveau. De nombreux pharmaciens le proposent déjà gracieusement à leurs clients. Mais faute de temps, ils le pratiquent souvent au compte-gouttes. Or depuis le Covid-19 et l’essor de la téléconsultation, la demande explose. « L’usage se répand dans la population », confirment Lise Malnoury et Doria Barchiche, à la tête de MyMediks, le pionnier tricolore, qui a quintuplé ses ventes depuis la crise sanitaire. Et la tendance devrait se poursuivre dans les prochains mois avec la généralisation, sous l’impulsion du gouvernement, de l’ordonnance numérique, souligne le fondateur de Phacil, Alexandre Deniau.
Il vous reste 17.06% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.