l’éviction surprise de l’entraîneur du Bayern Munich, remplacé par Thomas Tuchel


Julian Nagelsmann, lors d’un match à Leverkusen, le 19 mars 2023.

Survoler l’Europe ne suffit pas pour garantir la sécurité de l’emploi d’un entraîneur du Bayern Munich, Julian Nagelsmann l’a appris à ses dépens. Impérial en Europe – le Paris Saint-Germain, éliminé en huitièmes de finale en début de mois, peut en témoigner – et toujours en lice pour remporter toutes les compétitions auxquelles il participe, le club bavarois a annoncé, vendredi 24 mars, se séparer de son entraîneur en place depuis l’été 2021.

« Nous sommes parvenus à la conclusion que la qualité de notre équipe est de moins en moins mise en avant, précise Oliver Kahn, dirigeant du Bayern, dans un communiqué. Depuis la Coupe du monde, nous jouons avec moins de succès et d’attrait. Ces fluctuations dans nos performances ont jeté des doutes sur nos objectifs pour la saison et pour l’avenir. C’est pourquoi nous avons agi maintenant. » L’ancien technicien du PSG, Thomas Tuchel, a été nommé en remplacement de son jeune compatriote jusqu’à la fin de la saison 2025.

Au cœur de la trêve internationale, durant laquelle la majorité des joueurs du « Rekordmeister » ont rejoint leurs sélections pour disputer, entre autres, les éliminatoires de l’Euro 2024, cette décision subite a de quoi surprendre. En début de semaine, le président du géant bavarois se montrait élogieux envers son technicien. « Julian est déjà très avancé. C’est un super entraîneur, qui a démontré contre Paris son excellence tactique et stratégique au plus haut niveau européen », assurait Herbert Hainer au magazine Kicker. Directeur sportif du Bayern et ancien joueur des Roten (les Rouges) – un trait partagé avec nombre de dirigeants du club –, Hasan Salihamidzic évoquait il y a peu un « projet au long cours » avec l’entraîneur de 35 ans, débauché du RB Leipzig à l’été 2021 pour 25 millions d’euros, et sous contrat jusqu’en 2026.

Une ambiance dégradée au club

Chez les décuples champions d’Allemagne en titre, être qualifié pour les quarts de finale de la Ligue des champions – ils affronteront Manchester City – ne suffit toutefois pas si le « Rekordmeister » n’est pas prophète en son pays. Et le jeune entraîneur bavarois paie les difficultés de son équipe en Bundesliga. Avec « seulement » 52 points inscrits en 25 rencontres, les partenaires du Français Kinglsey Coman réalisent leur plus mauvaise saison depuis onze ans – et le début de la série de dix sacres d’affilée. Et à neuf journées de la fin du championnat, Thomas Müller et les siens ont cédé le week-end dernier « leur » place en tête de la Bundesliga au grand rival, le Borussia Dortmund – invaincu en championnat en 2023 (neuf victoires et un match nul). Le Bayern reste cependant à un point des Jaune et noir (53 points), qu’il recevra au retour de la trêve internationale, samedi 1er avril.

Avant d’entrer dans un mois d’avril de tous les dangers, où se succéderont l’affrontement face au rival de la Ruhr et la double opposition contre le Manchester City de Pep Guardiola, son ancien entraîneur, le géant bavarois a donc choisi de se séparer de Julian Nagelsmann. Ce limogeage, l’ancien petit génie du banc d’Hoffenheim puis de Leipzig – il a commencé sa carrière d’entraîneur à 28 ans – l’aurait appris par la presse, à en croire le très informé journaliste italien Fabrizio Romano. Ce départ précipité devrait coûter cher à l’ancien « FC Hollywood », le surnom du club dans les années 1990, quand ses stars faisaient la « une » autant pour leurs déboires extrasportifs que pour leurs performances sur les pelouses. Le club devra verser de lourdes indemnités au technicien exclu, sous contrat jusqu’en 2026.

Si les internationaux du Bayern, interrogés en marge de leurs rassemblements en équipes nationales, n’ont certes pas dissimulé leur surprise à l’annonce du départ de leur entraîneur, ce dernier paie l’ambiance dégradée au sein du club bavarois. Après s’être mis à dos son capitaine, le gardien Manuel Neuer, au début de janvier pour avoir évincé l’entraîneur des gardiens, très proche du portier international, Julian Nagelsmann s’était plaint ces derniers jours de la présence « d’une taupe dans [son] vestiaire », après que certains de ses croquis se sont retrouvés dans la presse.

Thomas Tuchel nommé pour rééditer sa performance de 2021

Si les dirigeants bavarois ont choisi de provoquer cette révolution de palais, c’est avant tout parce que certains choix sportifs du technicien allemand ne leur convenaient plus – comme le fait de s’être privés de Kingsley Coman et de Jamal Musiala, ses deux joueurs les plus en forme, lors du dernier match.

Si l’on avait écrit, au lendemain du huitième de finale retour de la Ligue des champions de mercredi 8 mars, qu’un entraîneur des deux clubs concernés, le Paris Saint-Germain ou le Bayern Munich, ne le serait plus avant la fin du mois, l’intégralité des observateurs du ballon rond aurait misé sur le départ de Christophe Galtier du banc parisien. Le technicien marseillais est cependant toujours en place, en dépit d’une saison compliquée pour le club de la capitale ; et Julian Nagelsmann, lui, a pris la porte.

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Et c’est un entraîneur bien connu des fans parisiens qui va le remplacer. Limogé de Chelsea en septembre, Thomas Tuchel va succéder à Julian Nagelsmann, a annoncé le Bayern Munich vendredi. Très demandé par les plus grands clubs européens, celui qui a quitté chacun de ses anciens clubs avec fracas (Dortmund, PSG, Chelsea) s’était établi dans la capitale bavaroise avec sa famille depuis quelques mois. Le « Rekordmeister » doit espérer un scénario similaire à la dernière fois où le technicien allemand a été viré en cours de saison : renvoyé du banc du PSG, à la fin de 2020, il avait remporté la Ligue des champions avec les Blues quatre mois plus tard.

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Jouer

Déjà sur les tablettes du géant allemand en 2018, quand il avait choisi Paris, Thomas Tuchel sait ce qui l’attend. Interrogé en septembre 2018 par L’Equipe sur l’obsession du PSG pour la victoire en Ligue des champions, celui qui aura mené les coéquipiers de Kylian Mbappé à la finale de la compétition en 2020 avertissait : « En Allemagne, c’est l’inverse pour le Bayern Munich : le club ne parle jamais de la Ligue des champions, même s’il veut la gagner. Il dit : “Le championnat d’abord, le championnat d’abord.”. » Son désormais prédécesseur en a fait l’expérience, vendredi.





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