
Franc. Humble. Précis. Quand un sélectionneur aime parler football, et ce genre de personnalité ne se bouscule pas aux portes des rédactions, il faut l’écouter. Surtout quand il a atteint une demi-finale de Coupe du monde à la tête d’une équipe qui n’était pas attendue à ce stade de la compétition.
Lundi 30 janvier à 22 heures, au micro de l’« After foot » sur RMC, Walid Regragui, 47 ans, le chef d’orchestre des Lions de l’Atlas, est revenu pendant une heure sur le parcours de ses joueurs au Mondial au Qatar en novembre et décembre 2022. Le Monde Afrique a passé la soirée dans les coulisses de cette émission de radio dont le podcast est le plus écouté de France.
Avant les Marocains, jamais une équipe africaine n’avait atteint le dernier carré en Coupe du monde. Quand les journalistes Gilbert Brisbois ou Daniel Riolo interrogent le coach sur cette performance, Walid Regragui en parle comme d’une évidence. « Le discours dès le départ était “On n’y va pas pour faire trois matches” » (qui correspondent à la phase de poule), si un joueur pensait le contraire, il n’avait qu’à « reste[r] à la maison ».
L’effectif, souligne le sélectionneur, compte de vrais talents, comme Achraf Hakimi (Paris-Saint-Germain, PSG), Noussair Mazraoui (Bayern Munich) ou encore Yassine Bounou (Séville). « Mine de rien, avec ce matériel, tu n’as pas une équipe qui doit forcément avoir peur. On a des équipes supérieures sur le papier ; mais sur un match, je pense qu’avec ces joueurs-là, on a le droit d’être ambitieux », explique le coach au micro.
« J’étais en opération commando »
Il n’y a rien de prétentieux dans ces propos. Walid Regragui sait ce qu’il veut et il sait ce qu’il dit. Pas un mot plus haut que l’autre. Ainsi, lorsqu’il a été nommé sélectionneur du Maroc après l’éviction de Vahid Halilhodzic – trois mois avant le début du tournoi –, il a dû renouer avec une pièce maîtresse : Hakim Ziyech (Chelsea), banni de l’équipe par l’ancien coach. « Au début, c’était compliqué, relate-t-il. Je lui ai expliqué ce que j’attendais de lui (…) J’ai dit “Moi j’y vais pour faire l’Histoire : ou tu viens la faire avec moi ou je la ferai sans toi.” Et là, il a compris. On a été la faire ensemble, mais je savais que sans lui, je ne la ferais pas quand même. »
Le Marocain a entendu les critiques sur le jeu de son équipe développée lors du Mondial, parfois trop défensif. Pragmatique, il répond : « Comme j’étais en opération commando, je n’avais que trois mois, il fallait que j’aille au plus urgent. Et le plus urgent et le plus facile pour un coach, c’est de savoir défendre. Pour avoir une animation offensive, il faut du temps. »
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