🎆 Quels sont les effets des feux d’artifice sur les animaux ?

28 lectures 18 déc. 2023, 10:42

Si les feux feux d’artifice du nouvel an restent un spectacle apprécié et grandiose, ils peuvent avoir des effets significatifs sur les animaux en raison de leur ouïe sensible et de leur sensibilité au bruit. Ce sont les oiseaux les plus grands qui sont les plus affectés par les feux d’artifice, à un moment de l’année critique pour leur bonne santé.

Si les feux feux d’artifice restent un spectacle apprécié et grandiose, ils peuvent avoir des effets significatifs sur les animaux en raison de leur ouïe sensible et de leur sensibilité au bruit.

Ainsi, les explosions (de plus en plus puissantes) des feux d’artifice peuvent provoquer du stress, de l’anxiété chez les animaux et peuvent même les effrayer.
Chez les chiens et les chats, cela peut se manifester par des comportements tels que tremblements, aboiements excessifs, miaulements, tentatives de fuite, etc.

Les conséquences des feux d’artifice sur les oiseaux

Outre les animaux de compagnie, les oiseaux sont affectés lors de l’utilisation massive de feux d’artifice par exemple au Nouvel An.

À l’aide de données provenant de radars météorologiques et de dénombrements d’oiseaux, une équipe internationale de chercheurs a révélé combien d’oiseaux décollent immédiatement après le début des feux d’artifice, jusqu’à quelle distance par rapport aux feux d’artifice, et quels sont les espèces d’oiseaux qui réagissent le plus. « Nous savions déjà que de nombreux oiseaux marins réagissent fortement, mais maintenant nous voyons aussi l’effet sur d’autres oiseaux dans tout le pays« , explique l’écologiste Bart Hoekstra de l’Université d’Amsterdam.

Le soir du Nouvel An, en moyenne, 1 000 fois plus d’oiseaux sont en vol près des feux d’artifice que les autres nuits, avec des pics de 10 000 à 100 000 fois le nombre normal d’oiseaux. Les effets sont les plus forts dans les premiers 5 km des feux d’artifice, mais jusqu’à 10 km, il y a toujours en moyenne au moins 10 fois plus d’oiseaux volant que d’habitude.
Autrement dit, les feux d’artifice provoquent l’envol des oiseaux, ce qui n’est pas anodin en cette période de l’année.

« Dans un pays comme les Pays-Bas, avec de nombreux oiseaux hivernants, il est question de millions d’oiseaux touchés par l’allumage des feux d’artifice »
Bart Hoekstra.

En 2022, d’autres chercheurs à l’IBED (Institute for Biodiversity and Ecosystem Dynamics) ont découvert que les oies sont tellement affectées par les feux d’artifice qu’elles passent en moyenne 10 % de temps supplémentaire à chercher de la nourriture que d’habitude dans les 11 jours qui suivent les feux. Apparemment, elles ont besoin de ce temps pour reconstituer l’énergie perdue ou pour compenser la zone de recherche inconnue dans laquelle elles se sont retrouvées après avoir fui les feux d’artifice.

Rien que dans les zones d’étude autour des radars à Den Helder et à Herwijnen (Pays-Bas), près de 400 000 oiseaux décollent immédiatement dès le début des feux d’artifice du Nouvel An. De plus, il semble que les plus grands oiseaux volent ensuite pendant des heures et à des altitudes remarquables. « Les oiseaux plus grands comme les oies, les canards et les mouettes volent à des centaines de mètres de haut en raison du déclenchement à grande échelle de feux d’artifice et restent dans l’air pendant jusqu’à une heure, » ajoute Bart Hoekstra.

Ces vols sont épuisants et risqués pour les oiseaux qui peuvent se retrouver confrontés au mauvais temps et pris de panique. En effet, voler réclame beaucoup d’énergie pour les oiseaux, à un moment de l’année où les sources de nourriture sont faibles avec un froid qui les épuise.

C’est pourquoi, les oiseaux devraient être dérangés le moins possible pendant les mois d’hiver froids. C’est encore plus vrai dans les zones ouvertes telles que les prairies, où de nombreux grands oiseaux passent l’hiver. Les effets des feux d’artifice sur les oiseaux sont moins prononcés près des forêts et des habitats semi-ouverts. D’ailleurs, les oiseaux plus petits comme les mésanges et les pinsons sont moins susceptibles de s’envoler à cause des feux d’artifice.

Au final, les chercheurs plaident en faveur de zones sans feux d’artifice dans les régions où vivent de grands oiseaux : « ces zones tampons pourraient être plus petites dans les zones où la lumière et le son voyagent moins loin, comme près des forêts. De plus, les feux d’artifice devraient être allumés principalement dans des endroits centraux des zones urbanisées, aussi loin que possible des oiseaux. Ce serait mieux pour les oiseaux si nous nous tournions vers des spectacles de lumière sans son, tels que des spectacles de drones ou des feux d’artifice décoratifs sans bruits très forts« , préconise Bart Hoekstra.