đź‘Ł L’humanitĂ© aurait failli disparaĂ®tre il y a 930 000 ans


242 lectures

Si la population mondiale a atteint les 8 milliards en 2023 et ne cesse de d’accroĂ®tre, il y a moins d’un millions d’annĂ©es l’humanitĂ© a bien failli disparaĂ®tre…

Si notre planète supporte environ 8 milliards d’humains sur Terre, nous n’Ă©tions que 3 milliards dans le monde en 1960 et Ă  peine plus de 100 millions il y a 2 000 ans…

Pire encore, selon une Ă©tude parue dans Science, le nombre d’individus sur Terre n’Ă©tait qu’une poignĂ©e il y a 930 000 ans, au point que les ascendants d’Homo Sapiens ont frĂ´lĂ© l’extinction.

Pendant la transition du Pléistocène moyen, le système climatique de la Terre a commencé à changer, avec une phase de refroidissement sévère il y a environ 900 000 ans.

Le PlĂ©istocène moyen est une pĂ©riode gĂ©ologique qui s’est Ă©tendue d’environ 774 000 Ă  129 000 ans avant notre ère. C’est une Ă©poque du Quaternaire, la pĂ©riode gĂ©ologique actuelle, qui a dĂ©butĂ© il y a environ 2,58 millions d’annĂ©es et se poursuit jusqu’Ă  nos jours. Pendant le PlĂ©istocène moyen, la Terre a connu plusieurs pĂ©riodes glaciaires intercalĂ©es de pĂ©riodes interglaciaires plus chaudes. Ces fluctuations climatiques ont eu un impact significatif sur l’environnement et ont influencĂ© l’Ă©volution des espèces, y compris les hominidĂ©s, nos ancĂŞtres prĂ©historiques.

Il est difficile de dĂ©terminer comment ce changement climatique a pu affecter les populations humaines, car les archives fossiles et archĂ©ologiques humaines sont relativement rares pour cette pĂ©riode et il n’est pas possible de rĂ©cupĂ©rer de l’ancien ADN.

Il y a 930 000 ans, l’Homme moderne (Homo sapiens) n’existait pas encore : la population « humaine » Ă©tait constituĂ©e de diffĂ©rents hominidĂ©s comme Homo heidelbergensis, Homo erectus, Homo antecessor dispersĂ©s en Afrique, Asie et Europe principalement.

Pour mieux comprendre la transition entre les hominidĂ©s et l’Homme moderne, une Ă©quipe de chercheurs dirigĂ©e par Wangjie Hu de l’AcadĂ©mie chinoise des sciences, a analysĂ© le gĂ©nome de plus de 3 150 personnes vivantes. Ces personnes provenaient de dix groupes de population en Afrique et de quarante groupes en dehors de l’Afrique.

Pour rĂ©aliser cette Ă©tude, les chercheurs ont mis au point un nouvel outil d’analyse appelĂ© le « processus de coalescence rapide en temps infinitĂ©simal » (FitCoal). En simplifiant, le FitCoal leur a permis d’examiner la diversitĂ© des sĂ©quences gĂ©nĂ©tiques observĂ©es chez les descendants et comment ces sĂ©quences ont Ă©voluĂ© au fil du temps. Cela leur a permis de dĂ©duire la taille des groupes qui composaient leurs ancĂŞtres lointains.

Les rĂ©sultats de cette nouvelle mĂ©thode sont inattendus et suggèrent qu’il y aurait eu un Ă©pisode significatif de rĂ©duction de la population, un « goulot d’Ă©tranglement dĂ©mographique », qui s’est produit entre 930 000 Ă  813 000 ans. La population d’hominidĂ©s aurait Ă©tĂ© considĂ©rablement rĂ©duite, passant de 100 000 Ă  seulement 1 280 individus reproducteurs vu que la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique a diminuĂ© de 65,85 %. Autrement dit, plus de 98 % de nos ancĂŞtres ont disparu, laissant, pendant près de 120 000 ans, une poignĂ©e de personnes sur Terre, au bord de l’extinction.

Les gĂ©nĂ©ticiens suggèrent que ce goulot d’Ă©tranglement a peut-ĂŞtre conduit Ă  une consanguinitĂ© accrue et Ă  une perte subsĂ©quente de la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique humaine, qui persiste jusqu’Ă  aujourd’hui. Ainsi, deux chromosomes ancestraux ont pu converger pour former le chromosome 2 chez les humains modernes, ce qui pourrait avoir donnĂ© naissance Ă  une nouvelle espèce d’homininĂ©s notable, peut-ĂŞtre l’ancĂŞtre commun aux trois grandes espèces Ă  gros cerveau du PlĂ©istocène ultĂ©rieur : les Hommes modernes (Homo Sapiens), les NĂ©andertaliens (Homo neanderthalensis) et les DĂ©nisoviens (Homo denisovensis).

Les cellules humaines ont 23 paires de chromosomes. Les autres hominidés encore vivants, tels que les chimpanzés, les gorilles et les orangs-outans, ont 24 paires de chromosomes. Chez les humains, une fusion entre deux paires de chromosomes ancestrales a conduit à la formation de la paire de chromosomes 2.

Autre Ă©lement de concordance : « Le manque de preuves fossiles en Afrique et en Eurasie peut ĂŞtre expliquĂ© chronologiquement par ce goulot d’Ă©tranglement Ă  l’âge de pierre. Il correspond Ă  cette pĂ©riode proposĂ©e de perte significative de preuves fossiles« , explique le co-auteur principal Giorgio Manzi, anthropologue Ă  l’UniversitĂ© Sapienza de Rome.

Comment expliquer la disparition de 98 % des hominidés ?

Les raisons ne sont pas clairement établies, mais on sait que le Pléistocène a connu un changement dramatique des environnements terrestres, avec des variations climatiques importantes, notamment un refroidissement brusque il y a environ 900 000 ans, qui a entraîné une augmentation des glaciers, des mers plus froides, des périodes de sécheresse prolongées et des moussons plus fortes. La faune en Afrique et en Eurasie a également subi des changements importants pendant cette période.

La maĂ®trise du feu, ainsi que le rĂ©chauffement climatique rendant la vie humaine plus viable, ont peut-ĂŞtre contribuĂ© Ă  une augmentation rapide de la population autour de 813 000 ans, lorsque toutes les dix populations africaines de l’Ă©tude semblent avoir augmentĂ© leur effectif d’un facteur 20.

Ce refroidissement majeur est-il suffisant pour faire disparaĂ®tre 98 % des hominidĂ©s de la surface de la Terre lorsque l’on connait l’incroyable capacitĂ© d’adaptation des hominidĂ©s notamment en migrant ? Des recherches futures seront nĂ©cessaires pour confirmer ces dĂ©couvertes en croisant les donnĂ©es gĂ©nĂ©tiques avec des preuves archĂ©ologiques et fossiles.
« Ce ne sont que les dĂ©buts de ces dĂ©couvertes. Les objectifs futurs avec ces connaissances visent Ă  dresser un tableau plus complet de l’Ă©volution humaine pendant cette pĂ©riode de transition du PlĂ©istocène prĂ©coce Ă  moyen, ce qui permettra Ă  son tour de rĂ©soudre le mystère de l’ascendance et de l’Ă©volution des premiers humains« , conclut le co-auteur principal LI Haipeng, gĂ©nĂ©ticien de population thĂ©orique et biologiste computationnel Ă  l’Institut de nutrition et de santĂ© de Shanghai, AcadĂ©mie chinoise des sciences (SINH-CAS).

Dans tous les cas, ce type d’accident dĂ©mographique dans une population animale (ou humaine) n’est pas rare et des changements profonds de l’environnement y contribuent. De nos jours, la pression insoutenable des activitĂ©s humaines et les espèces envahissantes (la plupart du temps introduites par l’Homme) sont les principaux facteurs de disparition des espèces vivantes.

En ce qui concerne l’humanitĂ© actuelle, notre incapacitĂ© Ă  prendre soin de notre support de vie et nos guerres incessantes qui peuvent prendre des proportions cataclysmiques sonneront probablement la fin de nos civilisations Ă  court terme.


Droits de reproduction du texte

Tous droits réservés


Source link

Pour marque-pages : Permaliens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *