le nouveau plan Loup 2024-2029 ne satisfait personne


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La présentation du nouveau plan loup 2024-2029 qui devait satisfaire les éleveurs comme les défenseurs de l’environnement a fini par fâcher les deux camps. Le loup est décidément un sujet très compliqué en France…

Le gouvernement vient de présenter le « plan loup » 2024-2029 (PNA) qui prendra le relai du plan 2018-2023 dans la gestion du loup en France. Il a été présenté ce lundi par la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes aux membres du Groupe national Loup (GNL) qui comptent principalement des éleveurs, des chasseurs, des associations de protection de l’environnement et du loup, et les administrations en charge de sa gestion sur le territoire métropolitain.

Ce nouveau programme « tire le bilan que le loup n’est plus en danger d’extinction, mais qu’en revanche, il y a un danger réel de disparition du pastoralisme », a expliqué une source gouvernementale. Le plan « a pour ambition d’installer un nouvel équilibre ».

Un exercice délicat tant les dissensions sont fortes dans notre pays où les éleveurs et les chasseurs sont manifestement incapables de cohabiter avec le loup, quand nos voisins y arrivent bien mieux… « Les pays à tradition pastorale comme l’Italie ou l’Espagne en ont interdit l’abattage alors qu’ils en comptent deux et quatre fois plus que nous » soulignaient Pierre Jouventin et François Ramade dans une tribune publiée sur notre-planete.info.

Dans tous les cas, le loup reconquiert une partie de son territoire originel en France contribuant à l’équilibre écologique des écosystèmes mais perturbant les éleveurs qui réclament toujours plus de moyens pour prévenir ses dégâts supposés et le tuer.

Plan loup : les éleveurs mécontents

Dans un communiqué, une partie des représentants des agriculteurs (et donc éleveurs) dénoncent des modalités qui « conduisent à la fin du pastoralisme et attentent à la santé des éleveurs et de leur famille (…) Par ailleurs, aucune avancée n’est perceptible sur l’évolution du statut du chien de protection pour dégager la responsabilité de l’éleveur en cas d’incidents. L’octroi d’avances aux agriculteurs obligés d’investir dans des moyens de protection coûteux demeure toujours impossible. Seule la possibilité de faire évoluer la méthode du comptage des loups demandée depuis de longs mois par la profession agricole semble ouverte mais pas acquise. »

Ces éleveurs réclament des « mesures réglementaires à prendre doivent permettre de réguler le loup dont la population n’est plus sous contrôle. Selon les scientifiques, la viabilité du loup est assurée en France avec 500 individus et la population actuelle est estimée par l’OFB à 1104 individus. Aussi la profession agricole demande de simplifier les tirs de défense et leur mise en œuvre, de supprimer le plafond de destruction de 19% et de permettre aux éleveurs et aux chasseurs formés de disposer d’armes équipées de lunettes à visée nocturne. »

« L’abandon d’espaces où le pâturage devient impossible en raison des attaques incessantes des loups va à l’encontre du maintien de la biodiversité et des évolutions indispensables à engager pour s’adapter aux effets du changement climatique et notamment prévenir les incendies », ajoute le communiqué.

Les ONGs quittent le Groupe National Loup

De l’autre côté, les défenseurs de l’environnement et du loup claquent littéralement la porte du Groupe National Loup. Ce « lundi 18 septembre, les 6 organisations de protection de la nature (WWF, LPO, FNE, Ferus, ASPAS, Humanité & Biodiversité) représentées au Groupe National Loup ont annoncé leur retrait de cette instance consultative, indignées par le contenu déséquilibré du nouveau Plan national d’action (PNA) «Loup et activités d’élevage » présenté par le gouvernement pour la période 2024-2029. » indiquent-elles dans un communiqué.

« Nos associations regrettent l’absence totale d’évaluation du PNA précédent (2018-2023) et d’analyse de l’évolution de la situation en termes de dommages, de développement de la population de loups, de valorisation des expériences de terrain favorisant la coexistence, ou de baisse du nombre d’animaux d’élevage tués par rapport au nombre de loups présents. Le gouvernement fait ainsi le choix délibéré d’utiliser les dérogations juridiquement prévues dans le statut de protection pour organiser sans l’assumer une régulation cynégétique du loup en simplifiant les procédures d’abattage, empêchant le rétablissement d’une population viable de l’espèce sur son aire naturelle de répartition », ajoute le communiqué

« Dans ce nouveau plan, les points d’engagement de l’Etat concernent la modification du statut du loup et son déclassement d’espèce strictement protégée, la facilitation des autorisations et modalités de tirs, aboutissant à une augmentation des destructions de loups à proximité d’élevages subissant très peu d’attaques. Alors que ce PNA devrait garantir la bonne conservation de l’espèce en France tout en assurant le soutien et l’accompagnement du pastoralisme, il n’est fait mention que des impacts négatifs de la présence du loup et pas des bénéfices qu’elle apporte, notamment pour la régulation des populations de grands ongulés nécessaire au bon fonctionnement des écosystèmes forestiers. En outre, ce plan contient de nombreuses inexactitudes et des affirmations mensongères, en particulier sur l’état de conservation de l’espèce en France et sur le bilan des dommages », s’indignent les associations de défense de l’environnement.

Notes

  1. FNSEA, Jeunes-Agriculteurs, Chambres d’Agriculture France, FNO, FNB, FNPL, FNC, FNEC

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