quel est le plus écologique ?

39 lectures 13 nov. 2023, 16:06

Les tableaux blancs et les marqueurs ont fini par supplanter les tableaux noirs et la craie dans la plupart des salles de classe. Mais est-ce une bonne évolution d’un point de vue environnemental ?

Un peu d’histoire… Si les tablettes en argile, cire, ardoise, puis céramique, ont été utilisées dès l’Antiquité pour diffuser, conserver des informations, bien souvent des inventaires, histoires ou textes sacrés, les matériaux utilisés ont évolué au fil du temps.

Le recours au binôme craie-tableau noir fait d’ardoise grise, presque noire (d’où son nom) date seulement du 19ème siècle. Cette appellation de tableau noir est restée, même lorsqu’au xxe siècle, l’ardoise a été remplacée par un panneau de bois peint en noir, puis en vert foncé, économies obligent. Mais nos bons vieux tableaux sont désormais complétés voire remplacés par des tableaux blancs, également appelés tableaux effaçables à sec. Et il faut avouer que la petite éponge détrempée d’eau et de craie formant un amalgame…c’est moins pratique. Le premier tableau blanc a été mis en vente dans les années 1960. Toutefois, en raison de son coût, sa popularité dans les salles de classe au mur comme dans nos cartables n’est apparue que dans les années 1990.

Seulement voilà selon la maîtresse d’une de mes filles, l’ardoise blanche dite Velleda (mais il s’agit là d’une antonomase, Velleda est une marque de l’entreprise Bic) était trop polluante, il a fallu un mercredi aller à la recherche d’une ardoise… Facile me direz-vous, alors oui, mais le plus ardu fut de trouver, puis choisir, l’outil d’écriture. Car face aux choix, je me suis alors demandée si l’ardoise noire était vraiment moins polluante que la blanche ? Voici le résultat de mes recherches.

Fabrication des tableaux noirs et blancs

A mon plus grand étonnement, j’ai appris que les tableaux noirs et les tableaux blancs étaient fabriqués quasiment avec les mêmes matières. Il y a encore 80 ans, les tableaux noirs étaient fabriqués à partir d’ardoise provenant de carrières. Mais de nos jours, ils se composent d’une plaque en aggloméré recouverte d’acier émaillé, tout comme les tableaux blancs. Ils sont au même prix, idem pour les ardoises !

Quid des composants, de la fin de vie et du coût de nos matériels d’écriture ?

Les craies

Les craies sont composées d’un mélange de sulfate/carbonate de calcium mélangé avec de l’eau et des pigments, le tout est ensuite cuit au four. La craie est en principe un produit qui génère peu de déchets, surtout si vous utilisez un porte-craie qui permet de l’utiliser pratiquement jusqu’au bout. Les craies sont par ailleurs généralement vendues dans des emballages cartonnés, sans plastique d’emballages contrairement aux marqueurs, ce qui signifie moins de gaspillage. Mais il reste quand même la question de la poussière qui peut provoquer des allergies et favoriser les crises d’asthme.

Après reste l’aspect économique, il ne faut compter que 10 craies/an par élève pour un coût d’environ 1€.

Les marqueurs

Les marqueurs classiques sont quant à eux constitués d’un grand nombre de composants dont le principal est le plastique, fabriqué à partir du pétrole. Et les marqueurs sont à peu près sûrs de terminer leur vie dans une poubelle. Après il existe des alternatives rechargeables. Composés à plus de 90 % de matières recyclés, ils sont moins impactant mais comptez 2€60 l’unité contre 1€69 pour son homologue classique. Il existe aussi des crayons en bois certifiés PEFC, à mines effaçables, il faut compter 2 à 3 €/crayons, et cerise sur le « tableau », ils existent en différentes couleurs.

En conclusion, pourquoi malgré la différence de coût environnemental et d’achat du matériel d’écriture peut-on prédire une fin programmée des tableaux noirs en classe ? Surface sombre, plutôt mate, le tableau noir absorbe la lumière et n’est donc pas idéal pour les projections (avec un vidéo projecteur).
Il est possible de projeter sur des surfaces de tableau noir, et cela se fait, mais ce n’est pas recommandé lorsqu’une image de qualité et une communication claire sont souhaitées, ce qui à l’heure du numérique en classe précipite la fin du tout tableau noir même si le mot écoconception fait sens à nos yeux… Et que les ardoises font de la résistance !