🌳 La présence de nature et de biodiversité jouent sur notre santé mentale et physique

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La Rochelle au coucher du soleil
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La présence de nature, de diversité des espèces de plantes et d’oiseaux, autour de notre lieu de vie, aurait un impact sur notre santé mentale et, indirectement, sur notre santé physique. Cette nouvelle n’est pas très surprenante et prouve l’importance des espaces verts dans notre vie quotidienne.

Dans ce monde où le minéral gagne toujours plus de terrain sur les espaces verts pour répondre à la demande en logements, les études confirment l’importance de la nature et donc la biodiversité pour la santé mentale de la population.

Publiés dans la revue Environnemental science & Technology, les résultats d’une étude britannique intitulée « Longitudinal Effects on Mental Health of Moving to Greener and Less Green Urban Areas » démontrent que les personnes ayant déménagé dans des milieux urbains plus « verts » ont vu leur moral augmenter de manière significative durant les 3 années qui ont suivi leur installation. A l’inverse, les personnes ayant déménagé dans des milieux urbains moins « verts », accusent une baisse de moral, et ce, dès l’année suivant leur nouvelle installation.

Cette étude souligne également que le bien-être généré par les espaces verts s’avère d’autant plus efficace si ces derniers s’accompagnent de campagnes d’informations, ainsi que d’outils de promotion sur la santé et l’hygiène de vie.

Plus édifiant encore : des chercheurs allemands – du Centre Allemand de Recherche Intégrative sur la Biodiversité (IDIV), du Centre de recherche sur la biodiversité et le climat de Senckenberg (SBiK-F) et de l’Univeristé de Kiel (CAU) – ont analysé la possible corrélation entre la santé mentale des personnes et une plus grande diversité d’espèces de plantes et d’oiseaux.

Cette étude – publiée dans Landscape and Urban Planning – a pris en compte les données sur la santé mentale et physique fournies par le Panel socio-économique allemand (SOEP) comprenant près de 15 000 ménages, un total d’environ 30 000 personnes. En ce qui concerne la diversité des espèces, les scientifiques ont utilisé, comme indicateur, les estimations sur la richesse spécifique des plantes et des oiseaux ainsi que l’abondance des populations d’oiseaux.

Les résultats, assez attendus, confirment qu’une biodiversité élevée a pour conséquence une meilleure santé mentale des habitants. « Une personne vivant dans une région avec de nombreuses espèces de plantes et d’oiseaux différentes se sent, en moyenne, mieux mentalement qu’une personne vivant dans une région à faible diversité d’espèces », a déclaré un des auteurs de l’étude, Joel Methorst, ancien chercheur doctorant à l’IDIV, au SBIK-F et à l’Université Goethe de Francfort et actuellement chercheur à l’Université Helmut Schmidt de Hambourg.

En ces temps de confinement à répétition, en raison de la pandémie de la COVID-19, la population a pu se rendre compte de l’importance de s’aérer l’esprit dans un parc près de chez soi. On a d’ailleurs beaucoup parlé de la « santé mentale » des personnes face à la crise sanitaire.

Un autre exemple : les grandes agglomérations françaises souffrent d’un mal-être et d’une délinquance qui ne cessent de progresser. Si les facteurs qui y contribuent sont nombreux, le manque de nature est probablement une explication, comme en témoignent les parcs urbains pris d’assaut dès que les beaux jours arrivent.

Une étude de l’université Texas A&M publiée en février 2024 constate également que les citadins exposés à plus d’espaces verts urbains ont moins recours aux services de santé mentale.

Les travaux, menés par Jay Maddock et son équipe, ont consisté à évaluer la présence de verdure urbaine à l’aide d’un indicateur appelé NatureScore, qui calcule la quantité et la qualité des éléments naturels aux États-Unis. Ils ont ensuite associés ces scores aux données sur les consultations pour troubles mentaux.

Les résultats montrent que les taux de consultations pour dépression, troubles bipolaires, stress et anxiété diminuent à mesure que le NatureScore d’un quartier augmente. Les quartiers avec des NatureScores supérieurs à 60 ont enregistré des taux de consultations environ 50 % plus faibles !
L’étude suggère ainsi qu’un NatureScore supérieur à 40 semble être le seuil pour une bonne santé mentale. Les personnes vivant dans ces quartiers ont 51 % moins de chances de développer une dépression et 63 % moins de chances de développer des troubles bipolaires.

Au final, ces études montrent un lien positif entre la présence de parcs ou d’espaces verts à proximité du domicile et la santé mentale des habitants. Cependant, aucun lien n’a été établi avec l’abondance des populations d’oiseaux. « Cela pourrait être dû au fait que de nombreuses espèces d’oiseaux abondantes telles que les pigeons, les mouettes et les corbeaux ne sont pas souvent très populaires », a expliqué Joel Methorst.

Une autre étude publiée en juin 2021 dans Environment International et portée par l’ICTA-UAB (Institut de Ciència i Tecnologia Ambientals) et l’Instituto de Saúde Pública de l’Université de Porto (ISPUP) montre que l’exposition aux espaces verts pendant le premier confinement (mars à mai 2020) dû à la pandémie de COVID-19 fut bénéfique pour la santé mentale des Espagnols et Portugais qui ont été observés.

Ainsi, les personnes qui ont maintenu ou qui ont augmenté leurs conctacts avec les espaces verts publics, comme les parcs et les littoraux ou qui pouvaient contempler ces espaces de chez eux, présentaient moins de niveau de stress, de détresse psychologique et de symptômes psychosomatiques.

Y a-t-il un lien entre la santé physique et la biodiversité ?

Contrairement à la santé mentale, les chercheurs ont eu plus de difficultés à trouver une relation significative entre la diversité et la richesse des espèces avec la santé physique. Ils ont fini par mettre en avant une corrélation plutôt indirecte. Par exemple, des études ont souligné l’importance de l’activité physique en plein air ainsi que la fréquence et la durée d’utilisation des espaces verts, connectant ainsi la nature à la santé humaine.

Concernant la diversité des espèces, l’équipe de chercheurs soutient une relation potentielle avec l’activité physique mais celle-ci manque de données pour pouvoir le confirmer. Le panel socio-économique allemand (SOEP) ne prend pas en compte les informations détaillées sur l’utilisation de la nature ou les activités en plein air par la population dans des environnements riches en espèces.

« Nos résultats montrent que la conservation de la nature peut, en effet, être comprise comme un moyen de promouvoir la santé humaine », a déclaré l’auteur principal, le professeur Katrin Rehdanz de la CAU. « Ceci est particulièrement pertinent pour la planification urbaine et la gestion des espaces verts. Ici, investir dans la biodiversité peut favoriser la santé de la population urbaine. »

La présence d’espaces verts et de parcs est donc primordiale pour le bien-être de la population et les habitants des grandes villes notamment, les premiers concernés par cette question, en sont parfaitement conscients.


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