🩸 Les produits hygiéniques féminins contiennent des perturbateurs endocriniens

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© Silvia – Licence : Pixabay

En moyenne, dans sa vie, une femme utilise plus de 11 000 tampons ou serviettes hygiéniques. Une précaution qui n’est pas sans conséquences pour la santé alors que de nombreux perturbateurs endocriniens ont été retrouvés dans les produits hygiéniques féminins.

Les muqueuses vaginales et vulvaires en contact avec les serviettes et tampons hygiéniques sont très perméables et permettent aux produits chimiques présents dans ces derniers de pénétrer dans l’organisme. Ainsi, À travers ces tissus perméables, des produits chimiques sont absorbés sans être métabolisés, ce qui rend potentiellement dangereux la présence de perturbateurs endocriniens dans les produits menstruels.

Perturbateurs Endocriniens : définition
Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques étrangères à notre organisme qui interfèrent avec l’action des hormones. On les retrouve couramment dans la nourriture (résidus de pesticides), les contenant alimentaires, les produits en plastique, les meubles, les jouets, les tapis, des matériaux de construction et des produits cosmétiques. Les conséquences sont multiples : mauvais fonctionnement de la thyroïde, baisse de fertilité, diminution des éclosions, malformations grossières à la naissance, anomalies du métabolisme, féminisation des mâles, masculinisation des femelles, anomalies de comportement, déficits immunitaires… Chez la femme, Les perturbateurs endocriniens peuvent engendrer l’endométriose et les fibromes utérins.

Deux chercheuses, Joanna Marroquin et Anna Pollack ont passé en revue 15 études publiées entre 2013 et 2023 sur la quantité de produits chimiques dans les produits menstruels et dans quelle mesure ils étaient retrouvés dans l’organisme. Ces produits sont commercialisés aux États-Unis, au Japon et en Corée du Sud.

Premier constat : il y a peu d’études sur le sujet…

Deuxième constat : des perturbateurs endocriniens sont bien présents dans les produits menstruels, y compris les tampons, les serviettes hygiéniques et les protège-slips. Plus précisément, l’étude révèle que les produits menstruels contiennent notamment des phtalates, des composés organiques volatils, des parabènes, des phénols environnementaux, des produits chimiques odorants, des dioxines et des composés de type dioxine…

Des composés perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés (PFAS, utilisés notamment comme antiadhésifs et imperméabilisants) ont également été retrouvés dans les tampons et les serviettes mais on ignore encore si ils sont présents également dans les coupes et disques menstruels.

Et en France ?

En France, les produits d’hygiène féminine à usage unique ne sont pas réglementés de façon spécifique et sont encadrés par les textes européens, notamment ceux relevant du règlement « REACh » sur les produits chimiques.

Des analyses effectuées en 2021 par l’Anses n’ont pas mis en évidence de risque pour les utilisatrices de tampons à usage unique ou lavables, de serviettes lavables et de culottes menstruelles, notamment au regard du redouté « choc toxique ».

Le syndrome de choc toxique menstruel est causée par la libération d’une toxine bactérienne dans le sang, la TSST-1 produite par un type de staphylocoque doré (Staphylococcus aureus). Les symptômes du syndrome de choc toxique menstruel peuvent inclure une fièvre soudaine, une hypotension artérielle, des éruptions cutanées semblables à celles du coup de soleil, une desquamation de la peau, des maux de tête, des douleurs musculaires, des vomissements, une diarrhée et une confusion mentale. Si elle n’est pas traitée rapidement, cette condition peut évoluer vers une défaillance d’organes et la mort.
Pour minimiser les risques, il faut bien respecter le temps de port des protections intimes internes (tampons, coupes menstruelles, …) : 6 heures maximum ; une protection à la fois et uniquement pendant les règles ; pour la nuit, privilégier des protections externes comme les serviettes hygiéniques ; se laver les mains avant et après le changement de protections intimes ; éviter d’utiliser des protections intimes internes si vous avez déjà reçu un diagnostic de SCT (Anses)

Si le risque de « choc toxique » ne semble pas significatif, cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de substances toxiques préoccupantes dans les produits hygiéniques féminins vendus en France. C’est pourquoi, il existe de plus en plus de protections féminines certifiées « Cosmébio » et/ou qui sont dépourvues d’additifs, d’allergènes et autres composés chimiques indésirables à éviter. A nous de bien faire attention aux produits que nous achetons !


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