90 secondes avant la fin du monde

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L’humanité a survécu à la prétendue fin du monde de 2012 mais elle est, avec bien plus de sérieux, sur le point de basculer : guerre nucléaire et changements climatiques font partie des risques planétaires les plus inquiétants comme le symbolise la célèbre et très sérieuse horloge de l’Apocalypse qui ne cesse d’avancer depuis le début des années 1990 : il ne reste plus que 90 secondes avant la fin de notre civilisation… 2023 et 2024 sont devenues les années les plus risquées pour la paix dans le monde depuis la seconde guerre mondiale

Nous avons échappé à la pseudo fin du monde de 2012 qui inquiétait, de manière irrationnelle, tant de personnes alors que l’humanité ne semble toujours pas prendre la mesure des véritables défis qui pourraient bien sceller notre avenir.

C’est l’objectif de l’horloge de l’Apocalypse ou de la fin du monde (Doomsday Clock). Cet indicateur, a été créé en 1947, peu de temps après les bombardements atomiques américains sur le Japon, par les membres du Bulletin des scientifiques atomistes, (BAS) basé à l’Université de Chicago. Cette association, qui compte plusieurs prix Nobel, endosse le rôle de lanceur d’alerte pour la communauté internationale.

Depuis 2015, la situation dans le monde n’a cessé de se dégrader, faisant avancer les aiguilles de cette horloge symbolique vers l’heure fatidique où l’humanité basculera dans le chaos planétaire…

Une horloge conceptuelle pour estimer le temps qu’il nous reste avant la fin du monde

L’horloge de l’Apocalypse est une horloge virtuelle qui décompte le nombre de minutes qu’il reste avant minuit (la fin du monde). Elle est révisée chaque année par les dirigeants du BAS, principalement en fonction des tensions géopolitiques autour du risque nucléaire mais aussi de risques émergents comme le changement climatique et l’IA. Mais c’est bien la menace d’une guerre nucléaire planétaire qui contribue très largement à diminuer le nombre de minutes qu’il reste à l’humanité.

Depuis 2007, ce terrible compte à rebours intègre les changements climatiques et les nouveaux développements en matière de sciences de la vie, menaces qui pourraient compromettre de manière irrévocable l’avenir des sociétés humaines.

Avant 2018, c’était l’année 1953 qui détenait le record avec seulement 2 minutes avant minuit à cause de la guerre froide entre les deux superpuissances (Russie et Etats-Unis). Après une vraie accalmie à la fin des années 1980 et au début des années 1990, la situation s’est fortement dégradée et la situation ne cesse d’empirer. Ainsi, depuis le début du XXIe siècle, presque chaque année, l’horloge avance ses aiguilles vers minuit.

Comme en 1953, depuis 2018, 70 ans après sa création, l’horloge n’est plus qu’à 2 minutes de l’apocalypse. Après les années 2020, 2021, 2022 à seulement 100 secondes de minuit, l’année 2023, avec 2024 est devenue l’année la plus dangereuse pour le monde avec seulement 90 secondes avant le gong de minuit…

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L’échelle verticale représente le temps qu’il reste sur cette horloge jusqu’à l’heure fatidique de minuit. Les lignes et symboles rouges représentent les périodes de tensions internationales pendant lesquelles on considère que l’heure de la fin du monde approche. À l’inverse, les lignes et symboles bleus représentent des périodes de détente pendant lesquelles l’heure de la fin du monde semble s’éloigner. À sa création, en 1947, l’horloge indiquait 23 h 53
© www.notre-planete.info – Licence : CC BY-NC-SA

Soulignons les limites de cette pendule : il ne s’agit pas d’une prédiction – personne ne connaît le futur –, mais d’un indicateur d’alerte, un moyen clair et compréhensible par tous pour mesurer l’urgence des décisions à prendre face à un monde qui bascule vers la catastrophe.

Changement climatique : il est déjà trop tard

« Malgré des développements modestement positifs dans le domaine du changement climatique, les efforts actuels sont absolument insuffisants pour éviter un réchauffement catastrophique de la Terre« , soulignent les chercheurs.

Et pourtant, fin 2015, la COP21 avait suscité un immense espoir : « L’Accord de Paris est un triomphe monumental pour les gens et notre planète« , déclarait le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. En fait, il n’en est rien : l’Accord de Paris est impossible à tenir et sans moyens d’action. En outre, les 10 années les plus chaudes jamais enregistrées sont toutes postérieures à 2013 ! Pourquoi en serait-il autrement alors que les « engagements volontaires pris à Paris pour limiter les émissions de gaz à effet de serre sont insuffisants pour éviter le drastique changement climatique » réaffirmaient les membres du BAS, début 2016.

Pour la première fois, l’année 2023 – année la plus chaude jamais enregistrée – a atteint une anomalie de + 1,5 °C, la limite fixée par l’Accord de Paris. Dorénavant, « pour arrêter le réchauffement supplémentaire, le monde doit parvenir à des émissions nettes de dioxyde de carbone égales à zéro » souligne le BAS, ce qui est strictement impossible sans saut technologique majeur ou crise planétaire.

En 2023, le monde a investi un montant record de 1,7 billion de dollars dans les énergies renouvelables, avec des investissements encore massifs prévus. Cependant, ces efforts étaient entravés par des investissements dans les énergies fossiles de près de 1 billion de dollars… Ce qui signifie que « les efforts actuels pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sont largement insuffisants pour éviter des impacts humains et économiques dangereux du changement climatique, qui touchent de manière disproportionnée les populations les plus pauvres du monde », déplore le BAS.

Les puissances nucléaires se réarment dangereusement

« Le 24 janvier 1946 la première résolution de l’ONU appelle à l’élimination des armes atomiques. Malgré cela, aujourd’hui les Etats détenteurs de l’arme nucléaire persistent à ignorer cet appel et au contraire se lancent dans une nouvelle course aux armements nucléaires », rappelle le Mouvement pour la Paix.

En juillet 2015, après 2 ans de négociation, un accord nucléaire historique – le Plan conjoint d’action global – a été signé entre l’Iran et six grandes puissances mondiales (Russie, Chine, Etats-Unis, Grande-Bretagne, France et Allemagne).
Malheureusement, cet accord a été remis en cause par l’administration Trump et « les Etats-Unis et la Russie se sont lancés dans des programmes massifs de modernisation de leurs ‘triades’ nucléaires, compromettant ainsi les traités existant sur les armes nucléaires« , ajoutent les membres du BAS, évoquant les trois composantes terrestre, aérienne et navale des arsenaux nucléaires.

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Défilé de lanceurs de missiles russes en 2015 pour le 70e anniversaire de la victoire de la grande guerre patriotique (1941-1945)
Crédit : President of Russia – Licence : CC BY

De nouveau, chaque partie s’emploie à augmenter considérablement ses capacités de dissuasion nucléaire détenues à 90 % par la Russie et les Etats-Unis.
Résultat : « Si quelqu’un perd son sang-froid durant cette période surchauffée, nous n’allons pas survivre aux années à venir » déclarait Mikhaïl Gorbatchev. « Ce n’est pas quelque chose que je dis à la légère. Je suis extrêmement préoccupé » avertissait-il dans un entretien donné dans un journal allemand… en 2015.

Actuellement, les principaux pays pointés du doigt par l’occident sont la Corée du Nord et l’Iran qui est soupçonné d’en développer sous couvert d’un programme civil de production d’électricité à partir d’énergie nucléaire. Ces bombes atomiques pourraient être utilisées contre la Corée du Sud, le Japon, les Etats-Unis (pour la Corée du Nord) et Israël (pour l’Iran).

Cependant, le danger planétaire pourrait venir des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne qui se réservent le droit de réaliser des « frappes nucléaires préventives », principalement contre la Russie, suite à son opération spéciale en Ukraine dont tout porte à croire qu’elle va finir par évoluer en guerre contre l’OTAN.

En février 2023, le président russe Vladimir Poutine a annoncé sa décision de « suspendre » le nouveau traité de réduction des armes stratégiques (New START). En réponse à l’élargissement de l’OTAN directement sur les frontières, la Russie a annoncé le déploiement d’armes nucléaires tactiques en Biélorussie. En octobre 2023, la Douma russe (parlement) a voté pour retirer la ratification de Moscou du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, alors que le Sénat américain continuait de refuser même de débattre de la ratification.

Enfin, le nettoyage ethnique menée par Israël dans les territoires palestiniens contribue à l’embrasement de la région du Moyen-Orient, un risque aux répercussions mondiales.

Ces importants regains de tensions géopolitiques dans le monde pèsent sur l’avenir de l’humanité : les puissances nucléaires comme les Etats-Unis, la Chine, la Russie, Israël, l’Inde et le Pakistan renforcent leur capacité de dissuasion tandis qu’un nouveau monde multipolaire émerge, faisant basculer l’hégémonie américaine et augmenter le risque d’un nouveau conflit mondial.

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Chars américains M1 Abrams arrivés à Zagan (Pologne) début 2017 dans le cadre de l’opération Atlantic Resolve pour contrer la prétendue agression russe
Crédit : U.S. Army photo / Spc. Emily Houdershieldt – Licence : CC0

Le risque d’une 3e guerre mondiale est devenu très élevé, avec l’emploi d’armes atomiques : « les risques de guerre nucléaire sont désormais très importants, ce danger ne doit pas être sous-estimé« , déclarait fin avril 2022, Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères. Une déclaration confirmée par le président américain, Joe Biden le 7 octobre 2022 : « la menace d’un ‘Armageddon’ nucléaire est de retour pour la première fois depuis la crise des missiles de Cuba » (octobre 1962).
Soulignons également les menaces du président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a appelé à frapper la Russie avec des armes nucléaires, le 6 octobre 2022.

Enfin, les chercheurs évoquent les revendications territoriales de la Chine (qui a considérablement augmenté ses capacités militaires) et les provocations des Etats-Unis en mer de Chine qui pourraient déclencher « un conflit majeur entre puissances nucléaires ». Selon les experts militaires, les tensions autour de Taïwan devraient évoluer en conflit ente les Etats-Unis et la Chine dans les prochaines années.

Le risque nucléaire n’est pas seulement militaire mais aussi civil : le BAS 2017 insistait également sur les risques du nucléaire civil alors que plus de 400 réacteurs dans le monde ont déjà plus de 30 ans d’âge et devront être entretenus et/ou démantelés et reconstruits dans les meilleures conditions de sécurité possible.

Les dangers de l’Intelligence Artificielle

La démocratisation de l’informatique – avec comme corollaire les cyberguerres – et de la robotique dans nos sociétés peuvent être, sans une bonne gouvernance, des menaces pour l’humanité. Des voitures sans pilotes aux nouvelles armes autonomes, l’Homme doit pouvoir contrôler ses inventions. Le scénario du célèbre film Terminator 2 semble de moins en moins éloigné de la fiction.

L’intelligence artificielle telle qu’elle nous est vantée actuellement n’en est pas encore vraiment une malgré les étonnants services rendus par ChatGPT et Gemini (qui sont des modèles linguistiques), mais ce n’est sans doute qu’une question de temps avant que celle-ci naisse vraiment.

A ce titre, le BAS s’inquiète de la « convergence des outils émergents d’intelligence artificielle et des technologies biologiques [qui] peut radicalement donner aux individus le pouvoir de détourner la biologie. En outre, « l’IA a un grand potentiel pour amplifier la désinformation et corrompre l’environnement d’information sur lequel la démocratie dépend. Les efforts de désinformation activés par l’IA pourraient être un facteur qui empêche le monde de traiter efficacement les risques nucléaires, les pandémies et le changement climatique », prévient le BAS.

De plus, les utilisations militaires de l’IA s’accélèrent : renseignement, surveillance, reconnaissance, simulation et entraînement. « Ce qui suscite une inquiétude particulière, ce sont les armes létales autonomes, qui identifient et détruisent des cibles sans intervention humaine. Les décisions de confier le contrôle de systèmes physiques importants à l’IA – en particulier, les armes nucléaires – pourraient en effet représenter une menace existentielle directe pour l’humanité », souligne le BAS.
Un scénario maintenant souvent repris dans des films d’anticipation.

L’humanité est plus que jamais confrontée à un monde qui change, loin de l’espoir suscité par l’entrée dans le XXIème siècle. Finalement, les décideurs du monde entier ne parviennent pas à sortir du modèle « business as usual » qui favorise leurs propres intérêts mais hypothèque l’avenir de l’humanité.

2020 : 100 secondes avant la fin du monde

Depuis l’année 2020 (avec 100 secondes avant minuit), l’Horologe de l’Apocalypse n’a jamais été aussi proche de sonner : notre monde est proche d’un basculement majeur de l’humanité. C’est pourquoi, pour souligner la nécessité d’agir, l’heure de l’horloge de la fin du monde est désormais exprimée en secondes plutôt qu’en minutes.

Pour la première fois, les experts du Bulletin des scientifiques atomistes se sont joints aux membres de The Elders (les Anciens) pour modifier l’heure de l’horloge de la fin du monde.

Fondés par Nelson Mandela en 2007, The Elders est un groupe indépendant de leaders mondiaux travaillant ensemble pour la paix et les droits de l’homme.

L’ancien secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, vice-président de The Elders et ancien ministre sud-coréen des Affaires étrangères, avait alors déclaré : « Nous partageons une préoccupation commune face à l’incapacité du système multilatéral à faire face aux menaces existentielles auxquelles nous sommes confrontés. Du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris et de l’accord sur le nucléaire iranien, à l’impasse des pourparlers sur le désarmement nucléaire et à la division au Conseil de sécurité de l’ONU – nos mécanismes de collaboration sont sapés lorsque nous en avons le plus besoin. »

2023 et 2024 : 90 secondes avant la fin du monde

Le Bulletin 2024 est toujours aussi alarmant que les précédents.

Au Forum économique mondial de Davos (Suisse), le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres déclarait le 18 janvier 2023 : « je ne suis pas ici pour édulcorer l’ampleur de ce défi – ou l’état déplorable de notre monde », relevant que le monde est en proie à une « tempête parfaite » sur plusieurs fronts. De nombreuses régions du monde sont en récession et le monde entier est confronté à un ralentissement.

Après la gestion catastrophique et contre-productive de la pandémie de Covid-19, le monde s’enlise dans des conflits d’un autre âge qui entraînent des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement et une pénurie d’énergie. Résultat : l’inflation et l’endettement progressent fortement notamment en Europe qui subit une désindustrialisation significative.

« Le Fonds monétaire internationale (FMI) a indiqué que la division de l’économie mondiale en deux blocs pourrait réduire le PIB mondial d’un montant considérable de 1.400 milliards de dollars (…). Pour les historiens qui pourraient nous écouter : Nous devons éviter une suite au 21e siècle du « piège de Thucydide » », a fait remarquer António Guterres.

Le piège de Thucydide est un concept de relations internationales qui désigne une situation où une puissance dominante entre en guerre avec une puissance émergente, la première étant poussée par la peur que suscite chez elle cette dernière du fait de sa montée en puissance.

Les recommandations urgentes du Bulletin des scientifiques atomistes

Ce constat peu encourageant conduit le BAS à émettre une liste de recommandations qui réclament « une attention urgente » dont notamment :

  • Prendre des mesures fortes, bien au-delà des mesures insuffisantes de l’Accord de Paris, afin de plafonner les émissions de gaz à effet de serre à des niveaux suffisants pour maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale à + 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels.
  • Maintenant que les États-Unis ont rejoint l’accord de Paris sur le climat, ils devraient accélérer leur engagement en faveur de la décarbonisation et mettre en place des politiques qui rendent possible la réalisation de cet engagement.
  • Réduire considérablement les dépenses engagées sur les programmes de modernisation des armes nucléaires et les évincer des champs de bataille.
  • Les États-Unis doivent garder la porte ouverte à un engagement de principe avec Moscou afin de réduire les risques d’utilisation d’armes nucléaires. Le gouvernement américain, ses alliés de l’OTAN et l’Ukraine disposent d’une multitude de canaux de dialogue ; ils devraient tous être explorés. Trouver une voie vers des négociations de paix sérieuses pourrait grandement contribuer à réduire le risque d’escalade.
  • La Corée du Nord devrait mettre fin à ses essais de missiles à longue portée mais les exercices conjoints de la Corée du Sud et des Etats-Unis à ses frontières pousse au contraire la Corée du Nord a envisager une guerre ouverte avec son voisin du Sud.
  • Traiter les problème des déchets nucléaires alors que l’énergie nucléaire civile continue de se développer, principalement en Chine et au Moyen-Orient.
  • Créer des institutions dédiées à l’évaluation des risques technologiques. Si les avancées scientifiques sont bénéfiques pour les sociétés, mal utilisées ou dévoyées, elles peuvent avoir des conséquences dévastatrices.
  • Les gouvernements, les grandes entreprises de technologie des communications, les experts universitaires et les organisations médiatiques responsables devraient coopérer pour trouver des moyens pratiques et éthiques de lutter contre la désinformation qui sévit notamment sur Internet.
  • En ce qui concerne les Etats-Unis, il faudrait interdire toute ingérence dans la production ou la diffusion de rapports scientifiques ; utiliser la meilleure science possible pour éclairer les considérations politiques ; permettre aux scientifiques du gouvernement de discuter avec le public de leurs travaux ; et fournir des fonds pour restaurer et renforcer la coopération scientifique internationale.

Sans aucun doute, l’humanité vit un tournant. Les alertes sont nombreuses et martelées – l’horloge de l’Apocalypse en fait partie – elles émanent bien souvent de scientifiques et d’observateurs et sont partagées avec dépit et impuissance par de très nombreux citoyens.

Pour autant, le monde semble figé, ancré dans ses querelles puériles et futiles : le manque de communication, de respect, d’éthique, des égos surdimensionnés… L’indécision, la bêtise et l’inaction politique risquent bien de faire sonner les douze coups de minuits, pour une dernière fois…


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4 réponses à 90 secondes avant la fin du monde

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