🔥 Quel incendie a causé le plus de décès dans l’histoire ?

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Une des séries de lithographies intitulées Teito daishinsai gahō (Pictorial of the Imperial Capital Great Earthquake Disaster) publiée le 20 octobre 1923 par Urashimadō gakyoku, Tokyo. Cette estampe représente la foule des personnes fuyant un incendie dévastateur qui a balayé la région autour du grand magasin Matsuzakaya à Ueno à la suite du Grand Tremblement de Terre de Kantō au Japon
Auteur : Collection privée de J. Charles Schencking – Licence : DR

Avec le réchauffement climatique et les activités humaines, les incendies colossaux sont devenus de plus en plus courants dans le monde. Si les pertes au niveau de la biodiversité et les dégâts engendrés sont significatifs, le nombre de victimes humaines reste modéré. Quel est l’incendie le plus meurtrier au monde ? Il faut remonter en 1923, juste après le terrible tremblement de terre de de Kantō au Japon.

Le 1er septembre 1923, la région japonaise de Kantō est frappée par un tremblement de terre majeur de magnitude 7,9. Il s’est produit deux minutes avant midi, alors que de nombreux citoyens allumaient des poêles de cuisine traditionnels kamado et des grils shichirin et hibachi pour préparer le repas de midi. Résultat : les secousses ont renversé beaucoup d’entre eux, générant de nombreux incendies dans la ville de Tokyo.

Dans la première heure suivant le tremblement de terre, il y avait déjà une centaine d’incendies à travers la ville – « une ville largement construite avec des habitations en bois léger et en papier les unes sur les autres« , a déclaré Charles Scawthorn, chercheur au Centre de recherche en génie sismique du Pacifique, Université de Californie à Berkeley. « Sous des circonstances ordinaires, le service d’incendie de Tokyo n’aurait pas pu faire face à tous ces incendies, mais la situation a été aggravée par des centaines de ruptures dans les conduites d’eau, de sorte que les pompiers étaient largement impuissants« , a déclaré Scawthorn, co-auteur de « Incendie après tremblement de terre ».

Les incendies se sont alors propagés dans la ville alors forte de plus de 105 000 habitants. Les feux sont devenus si puissants qu’ils ont généré leurs propres vents, se transformant en tourbillons de feu qui ont tout consumé sur leur passage.
Résultat : environ 95 000 morts, soit 90 % de la population de Tokyo, ce qui en fait l’une des catastrophes naturelles les plus meurtrières de l’histoire ! C’est comparable au nombre de personnes tuées lors du bombardement atomique américain de Hiroshima pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le 6 août 1945, les Etats-Unis dévastaient la ville japonaise de Hiroshima avec une bombe nucléaire d’une puissance estimée à 12 kilotonnes de TNT. Entre 80 000 et 140 000 personnes ont été tuées instantanément par l’explosion. Des dizaines de milliers d’autres sont mortes dans les années qui ont suivi du fait des radiations.

Pour ces raisons, les auteurs affirment que le tremblement de terre de Kantō devrait être connu sous le nom de Kantō Daikasai ou la Grande Catastrophe du Feu de Kantō au lieu du nom plus courant de Kantō Daishinsai ou Grande Catastrophe du Tremblement de Terre de Kantō.

Séisme de Kantō : un risque sous-estimé

La conflagration engendrée par le tremblement de terre avait été envisagée dès 1905 par Imamura Akitsune, professeur adjoint de sismologie à l’Université impériale de Tokyo. Il avait théorisé l’absence de séisme (vide sismique) dans la région et suggéré qu’un grand tremblement de terre était donc imminent. Il avait averti que les citoyens de Tokyo n’auraient aucun endroit où se mettre à l’abri des incendies déclenchés par un tel tremblement de terre. Il avait proposé des mesures telles que l’abolition des lanternes à kérosène et la création d’espaces entre les nouveaux bâtiments pour réduire le danger.

Cependant, les préconisations d’Imamura ont été ridiculisés par le principal sismologue du Japon à l’époque, Ōmori Fusakichi, un collègue plus âgé, qui ne croyait pas en la théorie du vide sismique. Ōmori pensait également que les tremblements de terre se produisaient rarement par temps de tempête ou venteux, donc il n’y aurait pas assez de vent pour propager les incendies…

Cet évènement montre également combien les alertes scientifiques ne sont pas suffisamment prises au sérieux et que la pluralité des opinions est cruciale : l’essence même de la science est la remise en question. Malheureusement, l’actualité récente démontre que ces prérequis sont très loin d’être acceptés.

Heureusement, Imamura « s’est beaucoup investi en tant que sismologue dans l’éducation du public » après 1923, notamment en poussant pour la toute première leçon de sécurité en cas de tremblement de terre dans le programme scolaire japonais, a déclaré Janet Borland, historienne à l’Université chrétienne internationale de Tokyo, qui ajoute : « Il a convaincu les responsables du ministère de l’Éducation, ‘nous sommes un pays sismique, nous devons enseigner à nos enfants ce qu’il faut faire en cas de tremblement de terre’.« 

Cet évènement tragique est devenu un cas d’école pour les scientifiques des séismes, les équipes d’intervention d’urgence et les urbanistes, selon un nouvel article publié dans le Bulletin de la Société de sismologie d’Amérique. Ainsi, l’histoire des incendies liés aux tremblements de terre au Japon a conduit à l’installation de vannes coupe-feu sur les compteurs de gaz dans tout le pays.

La menace de gigantesques incendies après un séisme reste d’actualité

Les auteurs de cette étude affirment que les régions présentant de forts tremblements de terre et un grand nombre de bâtiments à ossature bois – la côte ouest des États-Unis, notamment Los Angeles, San Francisco et Seattle, le Japon et certaines parties de la Nouvelle-Zélande – doivent mettre l’accent sur la prévention et la réponse aux incendies dans le cadre de leurs plans de réduction des risques sismiques.

Les chercheurs ont constaté que moins de 5 % de la littérature écrite sur le tremblement de terre de Kantō de 1923 s’attarde sur l’incendie, alors que les tempêtes de feu ont causé la majorité des dommages et des décès par rapport aux secousses telluriques et la liquéfaction du sol (comme lors du grand séisme de l’Est du Japon du 11 mars 2011).

La liquéfaction du sol se produit lors de certains types de séismes lorsque le sol est constitué de sédiments saturés en eau comme des sables fins, des limons ou des argiles meubles. Dans ce cas, le sol devient comme liquide et ne peut plus supporter des charges et à maintenir des structures en place. La liquéfaction du sol peut causer d’importants dégâts lors des séismes, en particulier dans les zones urbaines où les structures sont nombreuses.

Des calculs récents estiment les pertes dues aux incendies à près de 1,5 milliard de yens au total. Pour comparaison, le budget national total du Japon pour 1923 était de 1,37 milliard de yens.

Dans l’article du BSSA, Tomoaki Nishino de l’Institut de recherche sur la prévention des catastrophes de l’Université de Kyoto a aidé à explorer le tableau d’ensemble des incendies, y compris les panaches de feu emportés par le vent et à modéliser la propagation des incendies, en particulier leur relation avec la direction et la vitesse du vent. Nishino a également examiné comment un incendie urbain pourrait se propager dans la ville de Kyoto après un possible tremblement de terre de magnitude 7,5 le long de la faille de Hanaore.

Vous pouvez suivre en temps réel les incendies dans le monde.


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2 réponses à 🔥 Quel incendie a causé le plus de décès dans l’histoire ?

  1. Rosa Mendes dit :

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