une coalition pour sauver les villes côtières


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Le projet Sea’ties publie ses recommandations sur l’adaptation des villes côtières à l’élévation du niveau de la mer : entre inévitables relocalisations des populations et réaménagements d’espaces naturels.

D’ici 2050, un milliard de personnes seront concernées par l’élévation du niveau des océans. Il est donc urgent d’accélérer l’adaptabilité des villes côtières pour ne pas se retrouver le bec dans l’eau. C’est l’objectif du projet Sea’ties, pensé par la plateforme Océan et Climat : « Notre mission est d’alerter les politiques sur la montée des eaux », explique Romain Troublé, président de la plateforme et directeur général de la fondation Tara Océan, en début de conférence.

Ce jeudi, alors que se tient le One Planet Polar Summit, il est accompagné de Christophe Béchu, ministre de la transition écologique, Christian Estrosi, maire de Nice, Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur des pôles, et Kiren Rijiju, ministre indien de la terre et des sciences. Tous se sont succédés sur l’estrade de l’Auditorium de la grande galerie de l’évolution à Paris pour réaffirmer l’importance de la coalition internationale face à ce constat ; si significatif du changement climatique.

Un fond global pour les villes côtières 

Quatre années de travaux avec des scientifiques, quarante grandes villes côtières impliquées sur cinq continents, près de 240 participants et cinq rapports plus tard, qu’est-ce qui ressort de ces recommandations ? « Il faut combiner les solutions pour permettre un futur désirable, explique à notre-planete.info le marin Romain Troublé. Il va inévitablement y avoir des relocalisations de certains quartiers. Voilà tout l’enjeu des années à venir ». 

C’est donc toute la complexité de cette coalition, préparer les villes côtières du monde entier à faire face à une élévation du niveau de la mer (jusqu’à 1 mètre en plus en 2100, selon le Giec). « Nous devons désormais inventer, ensemble, une façon de financer cela. L’idée est de créer un fond global qui va venir aider les villes concernées, ce qui n’existait pas jusqu’à présent. » 

Préparer la relocalisation d’une partie de la population donc, mais aussi uniformiser certaines mesures, comme la loi littorale française par exemple, qui interdit toute construction à moins de 100 m du bord de mer (en dehors des espaces urbanisés). « L’enjeu est aussi de laisser l’eau pénétrer dans la terre et de recréer des espaces verts dans les zones côtières », ajoute le président d’Océan et Climat. Pour que ces recommandations deviennent efficientes, elles doivent s’articuler autour de quatre grands axes :

  1. des solutions adaptées aux contextes locaux,
  2. une justice sociale en intégrant l’ensemble des acteurs des territoires,
  3. des connaissances qui doivent être partagées au plus grand nombre
  4. et des financements divers. 

« L’océan est malade de notre humanité » 

Le but de l’événement de ce jeudi est également de se faire le « teaser » du sommet des océans de Nice, qui se déroulera en 2025 et qui sera « le premier sommet des Nations unies à l’initiative française, annonce Christophe Béchu. Un grand nombre de villes seront rassemblées à cette occasion pour se rencontrer et témoigner de leur expérience sur des solutions mises en œuvre à leur échelle ». L’union fait la force, et la ville de Nice, l’a bien compris : « Nous devons agir maintenant car dans cinq ans il sera trop tard. Le projet Sea’ties nous fournit une base de données essentielle pour adapter nos politiques », constate Christian Estrosi, ajoutant que « l’océan est malade de notre humanité. Les tempêtes de ces derniers jours nous le rappel. La montée des eaux, c’est aussi l’érosion de nos côtes, la disparition d’un écosystème. Nous sommes en première ligne et seuls nous n’arriverons à rien ». 

Finalement, « c’est tout notre système de solidarité qu’il faut repenser au niveau national et international », affirme le ministre de la transition écologique. Un premier pas encourageant, à condition, comme toujours, que les actes suivent les paroles. Mais cette fois, Romain Troublé se veut optimiste : « Cela fait 20 ans que je m’occupe de l’océan et je n’ai jamais rien vu de tel. » Océan et Climat a investi 1 million d’euros, et « la plateforme fait désormais partie du patrimoine immatériel de la France », lance l’ambassadeur des pôles, Olivier Poivre d’Arvor.


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